Dominique Gilliot développe un travail performatif dans lequel elle se met en scène, usant des codes du maître conférencier universitaire teinté tantôt de la loghorrée du camelot, tantôt d’attitudes de rock star ; un cocktail souvent détonnant capable de nous arracher aussi bien un sentiment de pathétique malaise que d’exaltation érudite !
Grégoire Motte, quant à lui, s’inscrit dans une démarche de production d’objets et de gestes en général pérennes, parfois furtifs et le plus souvent (a priori) autonomes. Il s’agit de pièces «à la minute» comme on le dit de plats qui se préparent au dernier moment pour les convives, et dont on a à la fois une idée très précise et assez vague, de ceux que l’on a vu faire et que l’on fait si régulièrement qu’ils autorisent l’improvisation et la variation. Grégoire Motte construit ainsi une sorte d’encyclopédie infinie, empreinte de mythologie personnelle et collective, et mise en beauté par un talent certain pour le système D ; pour le plaisir de la dérive.
Tous deux avancent sur la scène artistique en savants d’un précieux surgissement (rocheux) en terrain plat ou d’une surprenante extase en plein ennui, tels des chercheurs d’or sur terrain bitumé armés de drames shakespeariens, de motifs de pull Jacquard, de chansons populaires et de bonbons à la rose.
[Après deux jours d’ouverture, l’exposition a été malheureusement affectée par un dégât des eaux et finalement annulée. Néon pour cause de travaux, n’a été réouvert au public qu’en septembre 2010.]
dominiquegilliot.com
gregoiremotte.com